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Au troisième jour du Printemps des Sports Equestres à Fontainebleau, levé de rideau sur une nouveauté 2025 de l’événement : le concours de Saut d’Obstacles international Poney. Parmi les têtes d’affiche, une figure de proue de l’équipe de France de saut d’obstacles, Brune Faivre. Rencontre.
Entre les barres et les bancs de l’école, Brune Faivre trace sa route au plus haut niveau.
Engagée cette semaine dans le CSIP Élite du Printemps des Sports Équestres à Fontainebleau, Brune Faivre confirme sa place parmi les grands espoirs du saut d’obstacles poney français. À pas encore 16 ans, la cavalière enchaîne les performances dans les grandes échéances internationales avec une maturité impressionnante. Rencontre avec une jeune athlète lucide, déterminée, et déjà très bien installée dans le paysage du sport équestre.
Brune, tu prends part cette semaine au CSIP Élite à Fontainebleau, après une série de compétitions internationales et quelques jours seulement après une troisième place en Coupe des nations poney. Comment vis-tu ce début de saison sur les chapeaux de roues alors que les jeunes de ton âge profitent de leurs vacances ?
C’est vrai que ces dernières semaines et ces derniers jours ont été assez denses, entre les premiers CSIO de l’année et mes premières sélections avec ma ponette, Enigme des Prés. Ce sont des vacances très sportives (rires), mais on profite pleinement du bonheur d’être ici, au Grand Parquet, à Fontainebleau. Ce sont des lieux magiques pour nous, cavaliers.
Il y a quelques semaines de cela, le poney avec lequel tu as concouru les plus belles épreuves, Qopper Der Lenn, prenait sa retraite. Aujourd’hui, tu retrouves le même niveau de compétition avec Enigme des Prés. Comment as-tu réalisé cette transition au plus haut niveau ?
J’avais déjà ma ponette depuis un moment, donc la transition s’est faite plutôt en douceur. On avait déjà pu engranger un peu d’expérience ensemble. Bien sûr, au début, c’était un peu compliqué, car les repères sont totalement différents. Ce sont deux poneys totalement différents. Mais sportivement, elle répond largement à mes attentes. Je voulais très vite retrouver le haut niveau, et elle m’a permis de participer à des Coupes du monde FEI plus tôt que prévu. Elle répond vraiment présent. C’est une véritable panthère. Elle a énormément d’énergie, elle est très véloce et expressive. Parfois, elle peut sembler monter un peu en pression, mais dès que la cloche retentit, elle est totalement présente et concentrée sur ce qu’elle a à faire. Pour autant je suis loin d’oublier Qopper qui m’a offert mon plus beau souvenir lors de notre première Coupe du monde. C’était très fort. Et même si j’ai la chance de vivre d’autres Coupes du monde aujourd’hui avec ma ponette, les premières fois ont toujours une saveur particulière.
Il y a eu cette transition d’un poney à l’autre, mais à bientôt 16 ans, se posera aussi pour toi, à moyen terme, la question de la transition à cheval. Comment abordes-tu cette étape ?
J’avais commencé cette transition il y a deux ou trois ans avec mes anciennes juments. Mais quand Qopper et moi avons commencé à performer au haut niveau, j’ai préféré me concentrer sur le circuit poney. Je ne voulais pas regretter de ne pas avoir pleinement vécu ces années-là. Maintenant, j’aborde de nouveau ce passage vers le cheval. J’ai d’ailleurs un cheval engagé ici à Fontainebleau dans l’Amateur Gold Tour FFE - Vicomte A. pour vraiment amorcer cette transition. Peut-être que l’an prochain, je serai autant à cheval qu’à poney. Mon objectif, c’est d’être déjà performante à cheval.
Comment t’organises-tu pour gérer à la fois ta carrière sportive et ta vie scolaire ?
J’ai la chance d’être extrêmement bien entourée, que ce soit par mes proches ou mes entraîneurs. J’ai des horaires aménagés, ce qui me permet de suivre une scolarité classique tout en montant à haut niveau. Même si je ne m’imagine pas une seconde loin des chevaux dans le futur, je ne sais pas encore si je veux en faire mon métier. C’est un engagement énorme, et une fois lancé, il est difficile de faire demi-tour. C’est pour ça que je tiens à continuer un parcours général à l’école, pour me laisser toutes les portes ouvertes.
Tu sembles attacher beaucoup d’importance à cet équilibre. Pourquoi ?
Parce qu’on ne sait jamais de quoi demain sera fait, surtout dans le monde du cheval. Et je ne crois pas qu’il faille nécessairement sacrifier un domaine pour réussir dans l’autre. Les deux peuvent fonctionner ensemble. Il faut être persévérant, à l’école comme à cheval.
Quel cavalier t’inspire aujourd’hui ?
Julien Épaillard. J’aime la vitesse dans les parcours, et son équitation me parle énormément.
Et un cheval ?
Sans aucun doute : United Touch. J’adore les chevaux souples, qui vont vers l’avant. Et lui, avec ce coup de saut... il est vraiment hors normes.
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Elyssa Tahri associée à Gwendolyn, remporte l’épreuve AS tour - Prix CWD à 1m10, en ouverture de ce concours international de saut d’obstacles poney.
« Je suis super fière de ma ponette. On est ici dans un gros concours et c’était une belle épreuve. Pour un premier jour, c’est une belle entrée en matière, mais rien n’est encore gagné, on verra ce que les jours à venir nous réservent. Mais aujourd’hui je l’ai sentie très en forme et particulièrement à l’écoute et relâchée. J’espère que dans les jours à venir tout continuera sur la même voie et qu’on perforera comme aujourd’hui ».
PSV - M.Froment